Le géant américain Google, dont le système Android équipe l’immense majorité des smartphones dans le monde, a annoncé qu’il coupait les ponts avec Huawei. Le groupe chinois qui risque de ne plus pouvoir offrir Gmail ou Google Maps à ses clients.
Cette décision intervient quelques jours après un décret adopté par l’administration américaine interdisant aux groupes américains de télécom de faire des affaires avec des entreprises étrangères jugées « à risque », dont Huawei. Washington soupçonne en effet le groupe chinois d’avoir des liens avec les services de renseignement chinois et le considère comme une « menace à la sécurité intérieure du pays ».
Uniquement les futurs smartphones Huawei
Google a précisé que cette rupture des relations commerciales n’affecterait que les futurs téléphones fabriqués par le géant chinois de l’électronique. Huawei pourra, cependant, continuer à utiliser la version open-source (libre de droit) d’Android, mais ne pourra pas équiper ses futurs appareils de très populaires applications de Google comme Gmail, Google Maps ou encore YouTube (leurs installations nécessites une licence commerciale accordée par le groupe américain).
Le groupe chinois avait l’ambition de devenir le numéro 1 mondial des smartphones en 2020 et avait déjà réussi à se hisser à la deuxième place derrière Samsung au premier trimestre 2019. Il avait même dépassé Apple, en début d’année, en vendant près de 59,1 millions de smartphones dans le monde contre 52,2 millions pour la marque à la pomme.
Surtout, les smartphones sont devenus la principale source de revenus pour le géant chinois qui, historiquement, est avant tout un fabricant d’infrastructures réseaux. En 2018, les ventes de téléphones ont rapporté 52 milliards de dollars à Huawei contre 43,8 milliards de dollars pour le reste de ses activités.
Nouveau système d’exploitation ?
Dans l’immédiat, l’impact de la décision de Google reste limité car Huawei vend plus de la moitié de ses smartphones en Chine, où l’accès à la plupart des applications du géant américain est interdit. Mais cet arrêt des relations commerciales hypothèque la croissance à l’internationale de Huawei, notamment en Europe et en Afrique, deux marchés qui ont été identifiés par la direction du groupe comme prioritaires.
Entre les appels des services de renseignements de divers pays – États-Unis, Australie, Allemagne – à éviter d’avoir recours à Huawei pour construire les réseaux 5G pour des raisons de sécurité et l’arrêt des relations commerciales avec Google, l’avenir du géant chinois semble de plus en plus compromis.
Il n’a, pour l’instant, pas encore réagi à l’annonce. Le groupe Huawei développe son propre système d’exploitation depuis 2012, depuis que les autorités américaines ont commencé à s’intéresser aux liens entre les groupes chinois de télécom et le pouvoir en place à Pékin. Jusqu’à présent, Huawei s’est toujours refusé à en dévoiler davantage sur l’état d’avancement de ce projet, mais il pourrait profiter de l’occasion pour annoncer l’arrivée d’un nouveau concurrent face à Android et l’iOS d’Apple.
Source : https://www.france24.com/fr/20190520-google-huawei-android-fin-smartphone