Tag:

Africaine

 

La fulgurance de la propagation de la pandémie de Covid-19 à partir du premier cas détecté en Chine a créé une onde de choc à travers le monde. Habitués à des épidémies et des pandémies meurtrières (Ebola, Sida, paludisme, etc.) et disposant de systèmes de santé peu efficaces, les pays africains s’attendaient au pire. Toutefois, ces prévisions alarmistes ne se sont pas concrétisées. Cette « exceptionnalité africaine » serait liée à la jeunesse de sa population (l’âge moyen est de 19,7 ans contre 42,5 ans en Europe) et la faible densité de population (Braeckman, 2020 ; Fall et Brassard, 2020).  Les décès liés à la Covid-19 ne se comptent pas par milliers en Afrique comparativement aux pays européens (400 689 décès au 28 novembre 2020)[1] et ceux d’Amérique (702 300)[2]. A titre d’exemple, la Côte d’Ivoire comptait au 27novembre 2020, 131 décès liés à la Covid-19 (Observatoire de la francophonie économique, 2020[3]). Dès l’apparition des premiers cas de Covid-19 en mars 2020, les gouvernements burkinabè, guinéen, ivoirien, malien, nigérien et sénégalais ont pris des mesures de lutte contre la propagation du virus notamment l’état d’urgence sanitaire accompagné de la mesure d’un couvre-feu, de la fermeture des frontières, des écoles, des universités et de l’interdiction des rassemblements publics(Ndiaye, 2020 ; Dusoulier, 2020).Fort de leurs expériences en gestion des épidémies tel que l’Ebola en 2014 (Belsoeur,2020), les pays d’Afrique subsaharienne ont donc sonné la mobilisation générale multisectorielle(société civile, acteurs de la recherche) afin de lutter en synergie contre la progression de la pandémie (Dusoulier,2020). Toutefois, l’’application de ces mesures anti-Covid sera associée à des conséquences majeures dans les économies des pays d’Afrique subsaharienne qui, à court et moyen, vivent de crises sociales profondes.

L’histoire retiendra de cette pandémie ses impacts économiques et sociaux conséquents à grande échelle.  Selon la Banque mondiale, dans un rapport paru en octobre 2020, le nombre d’individus vivant avec moins de 2 dollars par jour passera de 88 à 115 millions d’individus (Banque mondiale,2020). Cette décélération n’épargne pas l’Afrique bien qu’elle soit le continent le moins touché du fait de son intégration à la mondialisation. Dans les pays d’Afrique subsaharienne où les économies sont particulièrement extraverties, les États ont été confrontés au tout début de la pandémie à des problèmes notamment au niveau de leurs chaînes de productions ou celles d’approvisionnement (Diaw, 2020). Ainsi du fait de la chute de la demande de certaines matières premières comme le coton, le pétrole, le cacao, les systèmes économiques de certains ont dû faire face à une chute de revenus imprévue. C’est ainsi que Mali a cédé au tiers de sa valeur son coton. Quant à la Côte d’Ivoire, elle a été confrontée à un problème d’écoulement de ses stocks de cacao et de noix de cajou (Dusoulier, 2000). Le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances annonçait pour sa part que dans le meilleur des cas, la Côte d’Ivoire enregistrerait un ralentissement de son activité économique de l’ordre de 3.6% et que le scénario médian impliquerait une perte de croissance de 5.6% et dans le pire des cas, la croissance amputée de 6.4% chuterait à 0.8% (La Tribune Afrique, 2020).

Pour sa part, le Sénégal a dû revoir ses prévisions de croissance à la baisse à 1,1% alors que les prévisions projetaient près de 7% en 2020 (Grant Northon, 2020). Les secteurs les plus affectés par la crise au Sénégal sont les secteurs de l’hébergement, de la restauration et du commerce qui ont enregistré des pertes de recettes de 146 milliards de FCFA (Grant Northon, 2020). 

Ainsi, selon la Banque africaine de développement (BAD) dans un document publié en juillet 2020, l’économie ouest africaine connaîtra une contraction de -2,0% en 2020 soit une perte de 6 points de pourcentage sur le taux de croissance prévu avant la pandémie (Diaw, 2020). Aussi dans le cas où la pandémie se prolongerait jusqu’à la fin de 2020, le Produit Intérieur Brut (PIB) réel pourrait chuter de -4,3 % (Diaw, 2020). 

D’un autre côté, les mesures d’endiguement et de distanciation sociale se sont traduites par des pertes de moyens de subsistances de millions de personnes s’activant dans le secteur informel (ONU, 2020).Une baisse des transferts des migrants de 20 % dans l’année 2020 du fait des pertes d’emplois et de revenus a aussi été observée à l’échelle mondiale (Carroué, 2020).Dans les pays d’Afrique subsaharienne une baisse considérable des transferts des émigrés notamment ceux d’Italie, d’Espagne, de France a été observée du fait du ralentissement des activités économiques dans ces pays (Dusoulier, 2020). En effet, les transferts des migrants qui représentent 10% du PIB du Sénégal auraient baissé de 30% (Grant Northon, 2020).

Plus que la crise sanitaire, c’est la crise sociale qui risque d’éprouver considérablement les populations en raison de la forte pression qui s’exerce sur les rares ressources disponibles. A cet égard, le retour du phénomène Barça ou Barsaax[4]peut être perçue comme une des manifestations de cette crise sociale exacerbée par le contexte de crise sanitaire mondiale. Les raisons évoquées par les parties prenantes (convoyeurs et migrant.es clandestin.es) de cette émigration clandestine sont exclusivement économiques. Les convoyeurs justifient leur reconversion dans cette activité illégale par la rareté des ressources halieutiques du fait des bateaux de pêches européens[5] dont les capacités de prises sont supérieures aux leurs. Ceci étant, la crise sanitaire un facteur aggravant la crise sociale endémique vécue par les populations qui voient ainsi augmenter les pressions sur les ressources disponibles[6].

D’un autre côté, il a été observé durant cette crise une augmentation des violences conjugales. Une étude menée par leBureau régional du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre soutient en ce sens qu’au Mali les violences basées sur le genre auraient augmenté de 35% en avril 2020 avec 484 cas contre 317 en avril 2019 (FNUAP, 2020). Cette augmentation s’expliquerait par la perturbation des activités génératrices de revenus et des services essentiels, y compris la fermeture des écoles, qui aurait exposé les femmes et les filles à plus de violence (FNUAP, 2020). Pourtant, un certain nombre d’États d’Afrique subsaharienne ont mis en place des programmes de résilience comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire afin d’amortir des impacts économiques et sociaux. 

En effet, le Sénégal a mis en œuvre le Programme de résilience économique et sociale d’une valeur de 1000 milliards de FCFA. Ce fonds est destiné aux ménages, aux entreprises et à la diaspora.  Le programme repose sur quatre composantes : renforcement du financement de la santé (64 milliards), distribution de denrées alimentaires aux ménages vulnérables (69 milliards), subvention de factures d’eau et d’électricité durant un bimestre pour les ménages les plus vulnérables, le fonds dédié aux sénégalais de l’extérieur. Une part importante est destinée aux entreprises formelles les plus affectés comme l’hôtellerie, le transport. Le programme prévoit aussi une remise partielle de dette fiscale, une suspension de l’extension de la taxe sur la valeur ajoutée et des mesures d’exonération fiscale. Le programme prévoit aussi le maintien d’un approvisionnement constant du pays en hydrocarbures, produits médicaux et denrées de première nécessité (Ndiaye, 2020).https://azamag.com/impacts-socio-economiques-du-covid-19-quid-de-la-mondialisation/

En Côte d’Ivoire, c’est un Plan de Soutien Économique, Social et Humanitaire estimé à 1700 milliards de FCFA, qui est conçu pour amortir les impacts économiques sur les populations et les acteurs économiques des secteurs formels et informels. Ce plan s’articule autour de trois axes notamment les mesures de soutien aux entreprises, les mesures d’appui à l’économie et les mesures sociales en faveur des populations (OFE, 2020).

Grosso modo, la crise de Covid-19 aurait des impacts plus pernicieux dans les pays d’Afrique subsaharienne sur leur croissance économique. Elle aurait participé au resserrement des conditions financières et d’augmentation des prix des principaux produits exportés et de renforcement des vulnérabilités préexistantes en raison des possibles baisse de revenus. (Organisation des Nations Unies (ONU), 2020).

L’émergence de nouvelles normes sociales

La pandémie de Covid-19 présente une caractéristique particulière. En effet, elle a contraint à une remise en question des fondamentaux des sociétés basées sur les interactions interindividuelles.  En effet, à travers la promotion des mesures barrières telles que la distanciation sociale, la pandémie a contraint les individus à renégocier un nouveau type de contrat social. On comprend, dès lors, que dans les sociétés d’Afrique subsaharienne où les interactions interindividuelles sont au cœur même des dynamiques économiques et sociales ces mesures d’endiguement n’aient pas eu l’adhésion totale des populations. A cela s’ajoute le fait que « l’économie de la débrouille » qui caractérise leurs économies et qui assure la survie de millions de ménages ne reste opératoire que dans un contexte de commerces sociaux intenses. C’est ainsi qu’il a été relevé que les mesures préconisées par les centres africains de contrôle et de prévention des maladies se seraient heurtés, à plusieurs reprises, à la résistance des populations des pays où elles ont été mises en œuvre. Et malgré le fait qu’il y ait eu un déploiement massif de policiers dans des villes ouest-africaines, plusieurs violations du couvre-feu ont été observées (Dusoulier, 2020). Ceci étant, malgré les défis que ces nouvelles normes sociales ont pu poser aux États, la pandémie aura appris le caractère non figé des normes sociales.

Vers un nouvel ordre mondial ?

Avec la Covid-19, l’humanité a pris la mesure de sa communauté de destin en dépit de la flagrance des inégalités socio-économiques. En effet, quels que soient les niveaux d’intégration des États à l’économie de marché, leurs vulnérabilités ont été mises à nu. Les problématiques d’écoulement, d’approvisionnement auxquels les États ont été confrontés alimentent les réflexions sur l’urgence de repenser les systèmes économiques. Cette prise de conscience s’est accompagnée d’un début de remise en question de la société de consommation comme modèle dominant dans les sociétés avancées voire de la mondialisation dont les principes d’inter connectivité ont été mis à rude épreuve. D’aucun.es ont même avancée l’idée de « démondialisation » (Carroué, 2020) qui traduirait un processus de renfermement des États sur eux-mêmes. Dans ce contexte géostratégique inédit, des leaders politiques des pays d’Afrique subsaharienne précisément le Président sénégalais ont appelé à une remise en cause du système mondial global. Ainsi, sans appeler à des pratiques autarciques de la part des États, le président a plutôt plaidé pour une annulation de la dette africaine qui constitue un goulot d’étranglement pour son décollage économique et pour « un nouvel ordre mondial qui met l’humain et l’humanité au cœur des relations international[7]».

De la nécessité de renforcer l’État social

Si les États d’Afrique de l’Ouest sont connus pour leurs défaillances en termes de protection sociale[8], leur investissement dans la gestion de la crise sanitaire de même que leurs mesures prises pour atténuer les impacts socio-économiques de la Covid-19 sur les populations les a remis sur la sellette. En effet, des programmes de résilience ambitieux sont en cours de mise en œuvre afin d’atténuer les dommages collatéraux particulièrement désastreux sur leurs économies. Toutefois, ces programmes présentent un certain nombre de limites. Ils interviennent principalement auprès des secteurs formels de leurs économies. Or, le secteur informel occupe 75% des structures économiques des pays d’Afrique subsaharienne et génère beaucoup d’emplois (Ndiaye, 2020). Ainsi, pour une efficacité des actions, les programmes de résilience mis en œuvre dans le contexte de la crise de Covid-19 auraient gagné à prendre en considération cette spécificité des économiques ouest africaines. Dans cet ordre d’idées, les programmes de résilience auraient également gagné à viser explicitement les femmes et les jeunes du fait de leur surreprésentation dans les activités du secteur informel, principal pourvoyeur d’emploi.

Les pays africains notamment ceux d’Afrique subsaharienne sont parvenus à déjouer tous les pronostics concernant le nombre de décès liés à la Covid-19. En effet, par une gestion proactive, les États ont réussi à endiguer la pandémie. Les programmes de résilience économique et social ont également permis d’amortir un tant soit peu les incidences économiques et sociales dérivant des mesures de contingentement préconisées afin de limiter la propagation du virus. L’action structurante des États gagnerait toutefois à être mieux ciblée et mieux adaptée aux réalités socio-économiques pour des résultats probants surtout au niveau social.


[1]https://www.coronavirus-statistiques.com/stats-continent/coronavirus-nombre-de-cas-europe/

[2]https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-maladies/2657799-coronavirus-monde-mort-deces-cas-carte-chiffres-courbe-bilan-covid-19-vaccin-grande-bretagne/

[3] https://www.francophonie.org/veille-covid19

[4]Bien que l’épicentre de ce phénomène soit le Sénégal, le convoiement à bord de pirogues de pêcheurs qui se sont reconvertis dans cette activité concernent des migrant.es en provenance des pays limitrophes (Gambie, Mali, Guinée Conakry° qui cherchent à rallier l’Espagne. Ce phénomène est appelé « Barça ou Balsakh » (littéralement « aller à Barça ou à l’au-delà »). Entre octobre et novembre 2020, plus de 200 jeunes ont péri dans ces voyages périlleux.

[5]Annoter que ces bateaux de pêche européens s’activent dans les eaux sénégalaises en vertu d’accords de pêche passés entre le Sénégal et l’Union Européenne. Le dernier date du 1er octobre 2020. Ainsi, le Sénégal autorise les navires de l’Union européenne à accéder dans ses eaux. Au total, 28 thoniers senneurs congélateurs, 10 canneurs et 5 palangriers espagnols, portugais et français pourront prélever quelque 10.000 tonnes de thons annuellement. De plus, deux chalutiers espagnols auront des licences pour pêcher 1 750 tonnes par an. (Source : Afrimaghttps://afrimag.net/peche-senegal-signe-accord-avec-lue-juge-scandaleux/)

[6]D’après les nombreux témoignages de migrant-es rescapé.es recueillis par les médias.

[7] L’allocation du président sénégalais le 1er avril 2020.

[8]A titre d’exemple, le système officiel de protection sociale au Sénégal ne couvre que 18% de la population active, excluant les acteurs du secteur informel et du secteur primaire (agriculture, élevage et pêche) ainsi que les populations démunies (Ndiaye, 2020).

0 comment
0 FacebookTwitterPinterestEmail

La fulgurance de la propagation de la pandémie de Covid-19 à partir du premier cas détecté en Chine a créé une onde de choc à travers le monde. Habitués à des épidémies et des pandémies meurtrières (Ebola, Sida, paludisme, etc.) et disposant de systèmes de santé peu efficaces, les pays africains s’attendaient au pire. Toutefois, ces prévisions alarmistes ne se sont pas concrétisées. Cette « exceptionnalité africaine » serait liée à la jeunesse de sa population (l’âge moyen est de 19,7 ans contre 42,5 ans en Europe) et la faible densité de population (Braeckman, 2020 ; Fall et Brassard, 2020).  Les décès liés à la Covid-19 ne se comptent pas par milliers en Afrique comparativement aux pays européens (400 689 décès au 28 novembre 2020)[1] et ceux d’Amérique (702 300)[2]. A titre d’exemple, la Côte d’Ivoire comptait au 27novembre 2020, 131 décès liés à la Covid-19 (Observatoire de la francophonie économique, 2020[3]). Dès l’apparition des premiers cas de Covid-19 en mars 2020, les gouvernements burkinabè, guinéen, ivoirien, malien, nigérien et sénégalais ont pris des mesures de lutte contre la propagation du virus notamment l’état d’urgence sanitaire accompagné de la mesure d’un couvre-feu, de la fermeture des frontières, des écoles, des universités et de l’interdiction des rassemblements publics(Ndiaye, 2020 ; Dusoulier, 2020).Fort de leurs expériences en gestion des épidémies tel que l’Ebola en 2014 (Belsoeur,2020), les pays d’Afrique subsaharienne ont donc sonné la mobilisation générale multisectorielle(société civile, acteurs de la recherche) afin de lutter en synergie contre la progression de la pandémie (Dusoulier,2020). Toutefois, l’’application de ces mesures anti-Covid sera associée à des conséquences majeures dans les économies des pays d’Afrique subsaharienne qui, à court et moyen, vivent de crises sociales profondes.

L’histoire retiendra de cette pandémie ses impacts économiques et sociaux conséquents à grande échelle.  Selon la Banque mondiale, dans un rapport paru en octobre 2020, le nombre d’individus vivant avec moins de 2 dollars par jour passera de 88 à 115 millions d’individus (Banque mondiale,2020). Cette décélération n’épargne pas l’Afrique bien qu’elle soit le continent le moins touché du fait de son intégration à la mondialisation. Dans les pays d’Afrique subsaharienne où les économies sont particulièrement extraverties, les États ont été confrontés au tout début de la pandémie à des problèmes notamment au niveau de leurs chaînes de productions ou celles d’approvisionnement (Diaw, 2020). Ainsi du fait de la chute de la demande de certaines matières premières comme le coton, le pétrole, le cacao, les systèmes économiques de certains ont dû faire face à une chute de revenus imprévue. C’est ainsi que Mali a cédé au tiers de sa valeur son coton. Quant à la Côte d’Ivoire, elle a été confrontée à un problème d’écoulement de ses stocks de cacao et de noix de cajou (Dusoulier, 2000). Le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances annonçait pour sa part que dans le meilleur des cas, la Côte d’Ivoire enregistrerait un ralentissement de son activité économique de l’ordre de 3.6% et que le scénario médian impliquerait une perte de croissance de 5.6% et dans le pire des cas, la croissance amputée de 6.4% chuterait à 0.8% (La Tribune Afrique, 2020).

Pour sa part, le Sénégal a dû revoir ses prévisions de croissance à la baisse à 1,1% alors que les prévisions projetaient près de 7% en 2020 (Grant Northon, 2020). Les secteurs les plus affectés par la crise au Sénégal sont les secteurs de l’hébergement, de la restauration et du commerce qui ont enregistré des pertes de recettes de 146 milliards de FCFA (Grant Northon, 2020). 

Ainsi, selon la Banque africaine de développement (BAD) dans un document publié en juillet 2020, l’économie ouest africaine connaîtra une contraction de -2,0% en 2020 soit une perte de 6 points de pourcentage sur le taux de croissance prévu avant la pandémie (Diaw, 2020). Aussi dans le cas où la pandémie se prolongerait jusqu’à la fin de 2020, le Produit Intérieur Brut (PIB) réel pourrait chuter de -4,3 % (Diaw, 2020). 

D’un autre côté, les mesures d’endiguement et de distanciation sociale se sont traduites par des pertes de moyens de subsistances de millions de personnes s’activant dans le secteur informel (ONU, 2020).Une baisse des transferts des migrants de 20 % dans l’année 2020 du fait des pertes d’emplois et de revenus a aussi été observée à l’échelle mondiale (Carroué, 2020).Dans les pays d’Afrique subsaharienne une baisse considérable des transferts des émigrés notamment ceux d’Italie, d’Espagne, de France a été observée du fait du ralentissement des activités économiques dans ces pays (Dusoulier, 2020). En effet, les transferts des migrants qui représentent 10% du PIB du Sénégal auraient baissé de 30% (Grant Northon, 2020).

Plus que la crise sanitaire, c’est la crise sociale qui risque d’éprouver considérablement les populations en raison de la forte pression qui s’exerce sur les rares ressources disponibles. A cet égard, le retour du phénomène Barça ou Barsaax[4]peut être perçue comme une des manifestations de cette crise sociale exacerbée par le contexte de crise sanitaire mondiale. Les raisons évoquées par les parties prenantes (convoyeurs et migrant.es clandestin.es) de cette émigration clandestine sont exclusivement économiques. Les convoyeurs justifient leur reconversion dans cette activité illégale par la rareté des ressources halieutiques du fait des bateaux de pêches européens[5] dont les capacités de prises sont supérieures aux leurs. Ceci étant, la crise sanitaire un facteur aggravant la crise sociale endémique vécue par les populations qui voient ainsi augmenter les pressions sur les ressources disponibles[6].

D’un autre côté, il a été observé durant cette crise une augmentation des violences conjugales. Une étude menée par le Bureau régional du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre soutient en ce sens qu’au Mali les violences basées sur le genre auraient augmenté de 35% en avril 2020 avec 484 cas contre 317 en avril 2019 (FNUAP, 2020). Cette augmentation s’expliquerait par la perturbation des activités génératrices de revenus et des services essentiels, y compris la fermeture des écoles, qui aurait exposé les femmes et les filles à plus de violence (FNUAP, 2020). Pourtant, un certain nombre d’États d’Afrique subsaharienne ont mis en place des programmes de résilience comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire afin d’amortir des impacts économiques et sociaux. 

En effet, le Sénégal a mis en œuvre le Programme de résilience économique et sociale d’une valeur de 1000 milliards de FCFA. Ce fonds est destiné aux ménages, aux entreprises et à la diaspora.  Le programme repose sur quatre composantes : renforcement du financement de la santé (64 milliards), distribution de denrées alimentaires aux ménages vulnérables (69 milliards), subvention de factures d’eau et d’électricité durant un bimestre pour les ménages les plus vulnérables, le fonds dédié aux sénégalais de l’extérieur. Une part importante est destinée aux entreprises formelles les plus affectés comme l’hôtellerie, le transport. Le programme prévoit aussi une remise partielle de dette fiscale, une suspension de l’extension de la taxe sur la valeur ajoutée et des mesures d’exonération fiscale. Le programme prévoit aussi le maintien d’un approvisionnement constant du pays en hydrocarbures, produits médicaux et denrées de première nécessité (Ndiaye, 2020).

En Côte d’Ivoire, c’est un Plan de Soutien Économique, Social et Humanitaire estimé à 1700 milliards de FCFA, qui est conçu pour amortir les impacts économiques sur les populations et les acteurs économiques des secteurs formels et informels. Ce plan s’articule autour de trois axes notamment les mesures de soutien aux entreprises, les mesures d’appui à l’économie et les mesures sociales en faveur des populations (OFE, 2020).

Grosso modo, la crise de Covid-19 aurait des impacts plus pernicieux dans les pays d’Afrique subsaharienne sur leur croissance économique. Elle aurait participé au resserrement des conditions financières et d’augmentation des prix des principaux produits exportés et de renforcement des vulnérabilités préexistantes en raison des possibles baisse de revenus. (Organisation des Nations Unies (ONU), 2020).

L’émergence de nouvelles normes sociales

La pandémie de Covid-19 présente une caractéristique particulière. En effet, elle a contraint à une remise en question des fondamentaux des sociétés basées sur les interactions interindividuelles.  En effet, à travers la promotion des mesures barrières telles que la distanciation sociale, la pandémie a contraint les individus à renégocier un nouveau type de contrat social. On comprend, dès lors, que dans les sociétés d’Afrique subsaharienne où les interactions interindividuelles sont au cœur même des dynamiques économiques et sociales ces mesures d’endiguement n’aient pas eu l’adhésion totale des populations. A cela s’ajoute le fait que « l’économie de la débrouille » qui caractérise leurs économies et qui assure la survie de millions de ménages ne reste opératoire que dans un contexte de commerces sociaux intenses. C’est ainsi qu’il a été relevé que les mesures préconisées par les centres africains de contrôle et de prévention des maladies se seraient heurtés, à plusieurs reprises, à la résistance des populations des pays où elles ont été mises en œuvre. Et malgré le fait qu’il y ait eu un déploiement massif de policiers dans des villes ouest-africaines, plusieurs violations du couvre-feu ont été observées (Dusoulier, 2020). Ceci étant, malgré les défis que ces nouvelles normes sociales ont pu poser aux États, la pandémie aura appris le caractère non figé des normes sociales.

Vers un nouvel ordre mondial ?

Avec la Covid-19, l’humanité a pris la mesure de sa communauté de destin en dépit de la flagrance des inégalités socio-économiques. En effet, quels que soient les niveaux d’intégration des États à l’économie de marché, leurs vulnérabilités ont été mises à nu. Les problématiques d’écoulement, d’approvisionnement auxquels les États ont été confrontés alimentent les réflexions sur l’urgence de repenser les systèmes économiques. Cette prise de conscience s’est accompagnée d’un début de remise en question de la société de consommation comme modèle dominant dans les sociétés avancées voire de la mondialisation dont les principes d’inter connectivité ont été mis à rude épreuve. D’aucun.es ont même avancée l’idée de « démondialisation » (Carroué, 2020) qui traduirait un processus de renfermement des États sur eux-mêmes. Dans ce contexte géostratégique inédit, des leaders politiques des pays d’Afrique subsaharienne précisément le Président sénégalais ont appelé à une remise en cause du système mondial global. Ainsi, sans appeler à des pratiques autarciques de la part des États, le président a plutôt plaidé pour une annulation de la dette africaine qui constitue un goulot d’étranglement pour son décollage économique et pour « un nouvel ordre mondial qui met l’humain et l’humanité au cœur des relations international[7]».

De la nécessité de renforcer l’État social

Si les États d’Afrique de l’Ouest sont connus pour leurs défaillances en termes de protection sociale[8], leur investissement dans la gestion de la crise sanitaire de même que leurs mesures prises pour atténuer les impacts socio-économiques de la Covid-19 sur les populations les a remis sur la sellette. En effet, des programmes de résilience ambitieux sont en cours de mise en œuvre afin d’atténuer les dommages collatéraux particulièrement désastreux sur leurs économies. Toutefois, ces programmes présentent un certain nombre de limites. Ils interviennent principalement auprès des secteurs formels de leurs économies. Or, le secteur informel occupe 75% des structures économiques des pays d’Afrique subsaharienne et génère beaucoup d’emplois (Ndiaye, 2020). Ainsi, pour une efficacité des actions, les programmes de résilience mis en œuvre dans le contexte de la crise de Covid-19 auraient gagné à prendre en considération cette spécificité des économiques ouest africaines. Dans cet ordre d’idées, les programmes de résilience auraient également gagné à viser explicitement les femmes et les jeunes du fait de leur surreprésentation dans les activités du secteur informel, principal pourvoyeur d’emploi.

Les pays africains notamment ceux d’Afrique subsaharienne sont parvenus à déjouer tous les pronostics concernant le nombre de décès liés à la Covid-19. En effet, par une gestion proactive, les États ont réussi à endiguer la pandémie. Les programmes de résilience économique et social ont également permis d’amortir un tant soit peu les incidences économiques et sociales dérivant des mesures de contingentement préconisées afin de limiter la propagation du virus. L’action structurante des États gagnerait toutefois à être mieux ciblée et mieux adaptée aux réalités socio-économiques pour des résultats probants surtout au niveau social.


[1]https://www.coronavirus-statistiques.com/stats-continent/coronavirus-nombre-de-cas-europe/

[2]https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-maladies/2657799-coronavirus-monde-mort-deces-cas-carte-chiffres-courbe-bilan-covid-19-vaccin-grande-bretagne/

[3] https://www.francophonie.org/veille-covid19

[4]Bien que l’épicentre de ce phénomène soit le Sénégal, le convoiement à bord de pirogues de pêcheurs qui se sont reconvertis dans cette activité concernent des migrant.es en provenance des pays limitrophes (Gambie, Mali, Guinée Conakry° qui cherchent à rallier l’Espagne. Ce phénomène est appelé « Barça ou Balsakh » (littéralement « aller à Barça ou à l’au-delà »). Entre octobre et novembre 2020, plus de 200 jeunes ont péri dans ces voyages périlleux.

[5]Annoter que ces bateaux de pêche européens s’activent dans les eaux sénégalaises en vertu d’accords de pêche passés entre le Sénégal et l’Union Européenne. Le dernier date du 1er octobre 2020. Ainsi, le Sénégal autorise les navires de l’Union européenne à accéder dans ses eaux. Au total, 28 thoniers senneurs congélateurs, 10 canneurs et 5 palangriers espagnols, portugais et français pourront prélever quelque 10.000 tonnes de thons annuellement. De plus, deux chalutiers espagnols auront des licences pour pêcher 1 750 tonnes par an. (Source : Afrimaghttps://afrimag.net/peche-senegal-signe-accord-avec-lue-juge-scandaleux/)

[6]D’après les nombreux témoignages de migrant-es rescapé.es recueillis par les médias.

[7] L’allocation du président sénégalais le 1er avril 2020.

[8]A titre d’exemple, le système officiel de protection sociale au Sénégal ne couvre que 18% de la population active, excluant les acteurs du secteur informel et du secteur primaire (agriculture, élevage et pêche) ainsi que les populations démunies (Ndiaye, 2020).

 

Ndèye Faty Wane, Ph.,D – Chercheure associée au laboratoire d’études et de recherches  appliquées à l’Afrique de l’Université de Québec à Chicoutimi

https://azamag.com/impacts-socio-economiques-du-covid-19-quid-de-la-mondialisation/

0 comment
0 FacebookTwitterPinterestEmail

Elles sont entrepreneuses, scientifiques, investisseuses ou dirigent des incubateurs. Depuis Dakar au Sénégal, les femmes changent l’Afrique par le numérique. 2018 a été une année pivot pour les startups de la technologie en Afrique. Les femmes ont levé 1 milliard de dollars en equity. La majorité de cette somme étant allouée au trio de tête : Kenya, Nigeria et Afrique du Sud. Dans le top 10, un seul pays francophone émerge, avec 22 millions de dollars au compteur : le Sénégal.

Le pays veut devenir le hub de l’économie numérique en Afrique de l’Ouest, et s’en donne les moyens. Tandis que les incubateurs et accélérateurs fleurissent à Dakar, la capitale, des investisseurs déploient des initiatives pour repérer les startups les plus prometteuses, avec un objectif : créer 35 000 emplois dans les nouvelles technologies d’ici 2025. Pourquoi et comment le Sénégal est-il en train de devenir une capitale tech ?

De Dakar à Lagos, plusieurs initiatives ont émergé pour susciter des vocations et inciter les jeunes femmes à devenir entrepreneures dans le digital. « She leads Africa » est l’une d’entre elles. Depuis le Nigéria, sa fondatrice joue les mentors pour révéler le potentiel des innovatrices d’Afrique anglophone comme francophone.

L’écosystème numérique sénégalais compte 30% de femmes. C’est une des raisons qui a amené « La Journée de la Femme Digitale » à s’exporter à Dakar. Lors de sa première édition sénégalaise, l’évènement, qui met à l’honneur celles qui changent le monde par la tech, a décerné son prestigieux prix à Arielle Kitio, fondatrice de Caysti, une startup qui met la robotique et le codage informatique dans les mains des jeunes filles.

 

 

 

 

Source : https://www.france24.com/fr/20192106-tech24-jfd-dakar-senegal-nigeria-entrepreneures-startups-sheleadsafrica-caysti-arielle-kiti

0 comment
0 FacebookTwitterPinterestEmail

Le wax connaît depuis plusieurs années un véritable engouement de la part des créateurs issus de la diaspora et un peu partout dans le monde. Symbole d’africanité pour certains, de domination européenne pour d’autres, il est l’objet de multiples interprétations et même de polémiques. Souvent accusé de régner sur la scène créative au détriment des véritables productions artisanales africaines, le wax cultive l’ambiguïté, déchaîne les passions et attise les convoitises.

Inspiré de la méthode de teinture indonésienne appelée « batik », le « wax » (cire en anglais) trouverait son origine sur l’île de Java. Mais, comme le souligne Anne-Marie Bouttiaux dans son ouvrage, « des chercheurs ont aussi retrouvé des traces de ce procédé en Egypte pharaonique, en Chine et en Inde ».

C’est en réalité dans l’histoire coloniale que l’on trouve l’explication de la mutation du batik en wax. Présents dans une grande partie de l’Indonésie et de l’Asie du Sud-Est depuis le XVIIe siècle, les colons néerlandais et anglais récupérèrent la technique de teinture à la cire afin de la mécaniser. L’objectif était de concurrencer les productions locales avec des batiks moins coûteux. Mais les Indonésiens résistent et boudent ces produits étrangers.

Néerlandais et Anglais se tournent alors vers leurs autres colonies pour trouver des débouchés à leurs wax manufacturés en Europe. Importé au Ghana par les compagnies coloniales et probablement par d’anciens soldats et esclaves africains libérés d’Indonésie, le wax (cire en anglais) gagne rapidement l’Afrique de l’ouest. Au final, comme le rappelle Anne-Marie Bouttiaux, l’histoire du wax illustre « les prémices de la globalisation du commerce ».

Un marqueur social et un support de communication

Au début, « les élites coloniales et postcoloniales » en formation se sont appropriées les wax pour souligner leur prospérité et marquer leur capacité à prendre part aux nouvelles formes de consommation”, précise Anne-Marie Bouttiaux. Adopté par de nombreux pays du continent, le wax dépasse alors sa fonction vestimentaire pour devenir le support de messages.

 

 

Source : https://www.parismatch.com/Vivre/Mode/Le-wax-symbole-de-la-mode-africaine-1437092

0 comment
0 FacebookTwitterPinterestEmail

Le groupe hôtelier sino-suédois Radisson Hotel Group prévoit de faire de la Côte d’Ivoire son hub en Afrique de l’Ouest. Trois établissements sont en cours de construction à Abidjan, il prospecte à San Pedro, Assinie et Grand Bassam.

Arrivé en 2016 sur le marché ivoirien avec l’ouverture du Radisson Blu de l’aéroport d’Abidjan, le groupe hôtelier prospecte dans les cités balnéaires de San Pedro (Sud-Ouest), Assinie et Grand Bassam (Sud-Est) pour y ouvrir des établissements d’accueil et de d’hébergement, dans lesquels il pourrait investir, en partenariat ou en propre, 500 millions de dollars (450 millions d’euros).

Radisson Hotel Group prévoit d’ouvrir l’une de ses nouvelles marques de luxe, Radisson Red, sur le célèbre boulevard lagunaire en face de la baie de Cocody, en partenariat avec le fonds d’investissements Phoenix Property du Sud-Africain Isaac Kelekele Kasonga. Le nouvel établissement doit ouvrir en 2021 et offrir une capacité de 165 chambres.

Stratégie ambitieuse

Le groupe développe une résidence hôtelière sous l’enseigne Radisson Hotel & Appartments, dans le quartier du Plateau,  qui ouvrira en 2021. Réalisée en partenariat avec le marocain Palmeraie Développement, elle représente un investissement de 16,5 milliards de francs CFA (25,15 millions d’euros).

« Dans le cadre d’une stratégie ambitieuse de développement sur cinq ans, nous prévoyons d’ouvrir 50 hôtels supplémentaires en Afrique subsaharienne. Notre future offre hôtelière proviendra à 65 % de nos enseignes les plus récentes, en particulier Radisson, positionnée sur le segment haut de gamme et disposant d’une offre complète de services », détaille Erwan Garnier, directeur en charge du développement en Afrique francophone et lusophone chez Radisson Hotel Group.

Loin derrière Accor

« Radisson se situe à mi-chemin entre la marque Radisson Blu, qui vise le segment haut de gamme, et Park Inn by Radisson, qui se positionne sur les segments haut et milieu de gamme. Sur le segment du luxe abordable, nous prévoyons en outre l’ouverture sélective d’un certain nombre d’hôtels Radisson Collection », ajoute-t-il.

11e acteur mondial du secteur, Radisson reste encore très loin derrière Accor, leader sur le continent, qui possède cinq enseignes (Sofitel, Pullman, Ibis, Novotel et Mövenpick) pour six hôtels dans la seule ville d’Abidjan, et compte lui aussi poursuivre son expansion. Le groupe français prévoit notamment d’implanter sa marque de résidence-appartements Adagio à l’aéroport d’Abidjan.

D’autres projets hôteliers devraient être dévoilés le 19 juin à Abidjan, lors de la deuxième édition de la conférence francophone dédiée aux investissements dans l’hôtellerie en Afrique, organisée par Radisson Hotel Group, Proparco et Horwath HTL.

 

Source : https://www.jeuneafrique.com/782425/economie/hotellerie-radisson-accelere-en-cote-divoire/

0 comment
0 FacebookTwitterPinterestEmail

La Directrice de la Banque du Trésor, Akissi Antonie Koffi, a été primée, vendredi 17 mai 2019 à Abidjan, au cours de la 10e édition de la cérémonie des bâtisseurs de l’économie africaine.

« Entreprendre pour l’intégration économique » était le thème de cette édition.

La « 10e édition des bâtisseurs de l’économie africaine a eu pour particularité d’encourager davantage les efforts des femmes », selon une note d’information du Trésor, transmise à APA.

« En offrant une place importante aux femmes dans le cadre de cet événement, nous entendons inciter les dirigeants africains à mettre en œuvre des initiatives de haute portée permettant une inclusion durable de la gent féminine dans l’écosystème économique », a expliqué M. Russel Lohoré, initiateur de la cérémonie.

Pour lui,  la Directrice de la Banque des Dépôts du Trésor Public de Côte d’Ivoire est un bel exemple de la femme qui excelle dans le top management.

La lauréate a, pour sa part, dédié son prix à toutes les femmes africaines tout en les appelant à exceller dans tous leurs domaines d’activités où elles exercent pour une Afrique encore plus prospère.

Elle a aussi exprimé sa reconnaissance au premier responsable du Trésor Public, Jacques Konan Assahoré pour la confiance placée en elle ainsi que son encadrement et ses orientations qui lui ont permis de se hisser à ce niveau.

Akissi Antonie Koffi est à la tête de la Banque  depuis 2016. Elle pilote la centralisation et la gestion des fonds des administrations publiques et des personnes morales de droit public ainsi que des dépôts des personnes physiques et des personnes morales de droit privé.

Pour rappel, « les Bâtisseurs de l’économie africaine » initiée en 2006, a pour objectif de distinguer et promouvoir les entrepreneurs, les hommes d’affaires, les chefs d’entreprise, les entreprises et institutions économiques et financières africaines les plus méritants, les meilleurs talents de la diaspora africaine ainsi que des investisseurs internationaux d’envergure.

0 comment
0 FacebookTwitterPinterestEmail

L’Afrique du Sud, pays réputé pour sa multi-culturalité, semble attirer de plus en plus la sphère mode, et on comprend pourquoi. Le pays regorge de richesses culturelles et aujourd’hui nous allons découvrir quelques bijoux fantaisies ethniques d’Afrique du Sud.

L’Afrique du Sud fait partir des rares pays qui ont su développer et conserver une culture très forte. Cette dernière est aujourd’hui célébrée et reprise partout dans le monde. Vers 10000 avant JC, l’art du peuple Khoisan, premier peuple d’Afrique du Sud, très créatifs, a fortement été repris et inspirés par les peuples Bantu/Nguni et c’est cet art qui constitue aujourd’hui l’art sud-africains.

Entre mode et culture

L’Afrique du Sud compte 11 ethnies. En ce qui concerne les bijoux fantaisies ethniques, c’est le peuple Ndébélé, Zoulous et Xhosa, trois peuples bantu, qui sont spécialistes de bijoux fantaisies.

On retrouve principalement des bijoux fantaisies tissés en perles de verre, des bijoux fantaisies en plastiques ou encore des bijoux fantaisies en matière naturelles et réutilisable comme le bois, des os d’animal, en raphia et en fil de téléphone. Ces bijoux aujourd’hui porté  un peu partout dans la mode, sont  pour la plupart des bijoux traditionnelles qui ont une forte symbolique et qui sont un moyen d’expression comme.

Les bijoux en perles de verres

Très colorés, minutieux et présent en abondance. Inspirés de l’art mural et des formes géométriques que les femmes Ndébélé l’ont utilisées comme moyen d’expression lors de l’apartheid. Les bijoux en perles sud-africains sont des pièces d’art que l’on a transposé à la mode et aux bijoux fantaisies. Le peuples Zoulous, quant à lui, utilisent les designs ndébélé et y ajoutent ces couleurs flamboyantes et colorés. La forme du bijou est Ndébélé tandis que les couleurs, elles, sont les couleurs du peuple zoulou. Le bijou le plus populaire du peuple Xhosa est un bijou en perles bleu porté par Nelson Mandela.

Les bijoux en  matière naturelles (bois, os, raphia, fil de téléphone)

En matières de matières naturelles, les sud-africains utilisent des perles en bois principalement pour la confection de certains bijoux (les bijoux en bois pures présent en Afrique du sud proviennent généralement du Kenya).

En matière de raphia, les bracelets fantaisies en raphia sont très populaires et présents dans les marchés sud-africains. Enfin, de nombreux bracelets principalement en fil de téléphone sont également présents et ce matériel réutilisé sert également pour la confection d’objet de décoration.

 

Les bijoux en plastique

Les bijoux fantaisies en plastique sont présents notamment chez le peuple Ndébéle. Les femmes portent ce bijou le jour de leur mariage pour symboliser le rôle de  protectrice qu’elles ont sur leur famille. Il existe notamment des bracelets en plastiques comme ceux en illustration.

Comment porter les bijoux fantaisies ethniques d’Afrique du Sud ?

La palette de bijoux fantaisie ethniques d’Afrique du Sud est très large. En effet, les bijoux fantaisie sud-africains vont du bijoux fantaisie de corps au bijou  ras du ras du cou en passant par des bijoux fantaisie ethniques de pied et de cheveux (bijoux de tête).

Tout est une question d’équilibre entre les couleurs, les tailles (plus ou moins imposantes et extravagantes). Je recommande en général de porter, les bijoux fantaisie ethniques de corps ou les bijoux très imposants et extravagants pour les grandes occasions (fêtes, mariages, cérémonies..) tandis que des pièces plus petites et fines comme les choker/ras du cou pour vos sorties entre amies pour une touche unique et authentique. De préférence en été mais certaines pièces comme les bijoux de têtes peuvent aussi être porté en hiver comme bijoux de tête ou encore comme bijoux de cou.

Les bracelets quant à eux, sont intemporels et peuvent être porté tout le temps et peu importe les occasions au travail comme pour des cérémonies plus festives.

Signification des couleurs chez les Zoulous 

– blanc = pureté et amour

– Bleu = fidélité

-Rouge =Passion et quelques fois le deuil

-Jaune = Richesse fertilité

-Vert = Sérénité et bonheur

Source : https://www.ikhayamossy.com/blogs/mode-africain-1/bijoux-fantaisies-ethniques-afrique-du-sud-zoulous-ndebele-et-xhosa

0 comment
0 FacebookTwitterPinterestEmail

Au Maroc, cette mission de consultation du FMI s’est déroulée du 19 mars au 3 avril. Dirigée par l’économiste Nicolas Blancher, elle a présenté ses premières observations, qui font état d’une meilleure gestion des finances publiques, d’une économie plus résiliente et d’un climat des affaires améliorés

Le FMI envoie en principe chaque année une équipe d’économistes dans ses 189 pays membres, pour évaluer la situation du pays et préconiser d’éventuels ajustements des politiques économiques ou financières. C’est une procédure qui se déroule dans le cadre de la surveillance du système monétaire mondiale. Elle est dite « de consultation au titre de l’article IV » et qui donne lieu à un rapport qui permet au FMI d’émettre une opinion sur l’économie de chaque Etat.

Deux combats à mener : la corruption et le chômage

Après ce constat préliminaire globalement positif, les économistes du FMI encouragent le Maroc à poursuivre sa diversification de l’économie et sa réforme du secteur public afin de combattre la corruption, mais aussi de lutter contre le chômage qui reste élevé,« en particulier parmi les jeunes ».

Politique  économique

« L’économie marocaine continue de profiter de la poursuite de politiques macroéconomiques prudentes et des réformes structurelles », souligne l’économiste. Selon lui, « l’amélioration de la gestion budgétaire et la diversification de l’économie ont rendu cette dernière plus résiliente », mais il pointe la persistance du fort taux de chômage (9,8 % en 2018, contre 10 % en 2017 selon le Haut-Commissariat au Plan), notamment chez les jeunes. Au-delà des réformes engagées, il insiste sur la nécessité « d’améliorer la qualité de l’éducation, le fonctionnement du marché du travail et le taux d’activité des femmes, ainsi que l’environnement des affaires »

Perspectives de croissance et activités commerciales

« La croissance économique a atteint 3 % en 2018, tandis que l’inflation augmenté à 1,9 % et que la croissance du crédit se maintenait a 3,3 % »  note Nicolas Blancher. En 2019, cette croissance économique devrait se stabiliser grâce à la reprise de l’activité non-agricole, « puis atteindre 4,5 % à moyen terme » affirme l’économiste, grâce à la poursuite des réformes structurelles.

Malgré la croissance vigoureuse des exportations, Nicolas Blancher note que l’augmentation du déficit des transactions extérieures courantes (5,4 % du PIB) s’explique notamment « par l’impact de la hausse des prix du pétrole et par la baisse des dons ».

Pour faire face à d’éventuelles situations de crise, l’économiste souligne que « les réserves de change sont restées à un niveau confortable, équivalent a environs 5 mois d’importations.

Gestion budgétaire

L’évolution à fin décembre a été conforme à l’objectif des autorités d’un déficit budgétaire de 3,7 % du PIB en 2018 ». La mission note que les autorités ont pour objectif de maintenir le déficit budgétaire à ce niveau, pour 2019, hors recettes de privatisation.

Nicolas Blancher ne prévoit que la réforme fiscale qui sera discutée aux Assises nationales du mois de mai « rendra l’impôt plus efficient, plus équitable et plus favorable à la croissance, tout en contribuant à l’objectif des autorités de ramener le niveau de la dette publique à 60 % du PIB ». Cette réforme fiscale servira à améliorer les infrastructures et la protection sociale, suggère l’économiste.

Enfin, la mission souscrit au plan de privatisation et aux efforts déployés par l’État pour réorienter les activités des entreprises publiques sur leurs métiers de base.

Le secteur financier

Selon l’économiste,  « Le secteur financier est bien capitalisé, et les risques pesant sur la stabilité financière demeurent limités ». Il a également relevé  les créances en souffrance restent relativement élevées. « Mais elles sont en baisse et bien provisionnées », poursuit-il.

La mission encourage les autorités marocaines à continuer de réduire la concentration du crédit, et à limiter les risques liés à l’expansion des banques marocaines en Afrique grâce à une collaboration renforcée avec les autorités de supervision des pays hôtes.

D’après l’économiste du FMI le climat des affaires marocain continue de s’améliorer, notamment grâce à l’activation du Conseil de la concurrence et à la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie d’inclusion financière, qui contribueront à promouvoir la concurrence et à soutenir le développement des PME.

 

Source : https://www.jeuneafrique.com/761737/economie/maroc-bilan-et-perspectives-economiques-encourageants-dapres-une-mission-du-fmi/

0 comment
0 FacebookTwitterPinterestEmail

Le Rapport économique sur l’Afrique 2019, publié ce samedi 23 mars à la Conférence des ministres, exhorte l’AFRIQUE à numériser ses économies, élargir sa base fiscale, et empêcher la détérioration de ses recettes fiscales et l’augmentation de sa dette. Elle  doit viser un taux de croissance à deux chiffres pour atteindre les Objectifs de développement durable de l’ONU d’ici à 2030, ainsi que les objectifs de l’Agenda 2063 de l’ONU. Publication phare de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (CEA), le Rapport,  est axé, cette année, sur la politique fiscale.

« Le rapport identifie plusieurs moyens de financer son développement accéléré grâce à la hausse des recettes fiscales », a expliqué Vera Songwe, secrétaire exécutive de la CEA. « Il aborde également le rôle clé que joue la politique fiscale pour attirer les investissements et permettre une politique sociale, notamment le soutien aux petites et moyennes entreprises dirigées par des jeunes et des femmes».

Rappelant que nous sommes à dix ans de la date butoir de la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). « Les pays africains continuent de rechercher les politiques à adopter pour accélérer la réalisation des ODD. Pour beaucoup de pays, le financement demeure le principal obstacle, le deuxième étant
la mise en œuvre des capacités », a ajouté secrétaire exécutive de la CEA.

Le rapport analyse et met en lumière les défis et opportunités. Il recommande également des réformes macroéconomiques globales destinées à renforcer la résilience du système financier, en mettant l’accent sur la nécessité pour l’Afrique de passer à une croissance à deux chiffres d’ici à 2030, et de stimuler les investissements, actuellement à 25 % du PIB.

Alors que la croissance économique en Afrique demeure modérée, à 3,2 % en 2018, le rapport insiste sur le fait que l’Afrique doit faire plus, et trouver un juste équilibre entre l’augmentation des revenus et l’incitation aux investissements, afin de stimuler la croissance.

Le rapport souligne que dans certaines des plus grandes économies d’Afrique – Afrique du Sud, Angola et Nigeria, la croissance est plus forte mais reste dépendante du prix des matières premières. L’Afrique de l’Est est la région qui connaît la plus forte croissance, à 6,1 % en 2017 et 6,2 % en 2018, tandis que l’Afrique de l’Ouest a affiché un taux de croissance de 3,2 % en 2018 contre 2,4 % en 2017. Les économies d’Afrique centrale, du Nord et australe ont connu une croissance plus lente qu’en 2017.

D’autre part, le rapport souligne que la dette demeure élevée en Afrique, les pays africains ayant emprunté davantage pour diminuer la pression fiscale liée à la baisse des flux de revenus, depuis l’effondrement du prix des matières premières en 2014.

Le rapport estime que les pays africains peuvent accroître les recettes de l’État de 12% à 20 % en adoptant un cadre politique qui renforcera la collecte des recettes, notamment grâce à la numérisation des économies africaines – celle-ci pouvant accroître la mobilisation des recettes de 6 %.

« La numérisation peut élargir la base fiscale en permettant d’identifier les contribuables et en les aidant à respecter leurs obligations fiscales. En améliorant les déclarations d’imposition et la gestion des impôts, elle donne à l’État la possibilité de
mobiliser davantage de recettes. Les systèmes d’identification numérique apportent des gains d’efficacité qui pourraient économiser aux contribuables et à l’État jusqu’à 50 milliards de dollars par an d’ici à 2020. »

À PROPOS DE LA COMMISSION ÉCONOMIQUE POUR L’AFRIQUE DES NATIONS UNIES (CEA)

Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations unies (ONU), la CEA est l’une des cinq commissions régionales de l’ONU et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, de promouvoir l’intégration intra-régionale, et de favoriser la coopération internationale pour le développement de l’Afrique. La CEA propose également des services de
conseil technique aux gouvernements, aux organismes intergouvernementaux et aux institutions d’Afrique.

En outre, elle élabore et promeut des programmes d’aide au développement et joue le rôle d’organisme d’exécution pour des projets opérationnels adéquats. Composée de 54 États membres et jouant un double rôle en tant qu’organisme régional de l’ONU et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique, la CEA est bien placée pour contribuer spécifiquement à la recherche de solutions aux défis de développement du continent. Le siège social de la CEA se trouve à Addis Abeba, en Éthiopie. La CEA possède des bureaux à Rabat, Lusaka, Kigali, Niamey, Yaoundé et Dakar.

Source : http://lefaso.net/spip.php?article88725

0 comment
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Open chat
1
comment puis-je vous aider
Hello
Comment pouvons nous vous aider.
Verified by MonsterInsights