On est samedi 03 juillet et la place de la nation accueille des hôtes particulières en cette matinée ensoleillée. Une centaine de femmes armées de pancartes sont assises à même le sol, les visages fermés. Sur l’une des pancartes, on peut lire «3 femmes seront violées dans 24h ».
Un message qui annonce la couleur de la présence de ces femmes en ce lieu symbolique pour tous les militants. Le collectif a décidé de sortir de sa réserve après qu’une jeune élève de 15 ans ait été violée par son camarade de classe de 19 ans qui n’a été inquiété ni par la police, ni par l’école. Il aura fallu un tollé de ces femmes sur les réseaux sociaux pour que l’histoire soit connue et prise enfin au sérieux. Le bourreau sera finalement exclu de l’école et placé sous mandat de dépôt. Surnommée Louise pour garder l’anonymat de la victime, le collectif a ainsi décidé de se battre pour que ce genre de situation cesse enfin.
Des victimes qui sont très souvent traitées comme des coupables par la société et ont de la peine à dénoncer leurs bourreaux. Un silence forcé qui ronge et empêche la plaie de cicatriser.
Viols, violences faites aux femmes, harcèlement, violences basées sur le genre… des maux sur lesquels ces femmes veulent forcer la société à mettre des mots. Oser en parler, oser dénoncer pour que les choses changent. Libérer la parole pour que la peur change de camp.
Avec la loi 20-20 05 de janvier 2020 qui alourdit les peines liées aux viols, les organisations féminines qui pensaient voir le phénomène reculer, ont vite déchanté. Car depuis le vote de la loi, les cas n’ont pas diminué, les violeurs continuent à sévir.
Ce sit-in, c’est donc un rappel à la société que le phénomène est toujours présent, que les victimes continuent de grossir les rangs, que les bourreaux continuent de vaquer à leurs activités sans crainte. L’impunité donc semblent bénéficier les coupable est comme un pied de nez au travail de toutes ces organisations féminines. https://genderandsecurity.org/projects-resources/research/lemergence-dun-mouvement-feministe-au-senegal-le-cas-du-yewwu-yewwi-plf
Pour le collectif des féministes sénégalaises, le combat est plus que d’actualité et elles sont prêtes à descendre sur le terrain régulièrement pour battre le rappel des troupes et faire trembler les violeurs qui se cachent, les violeurs en puissance…
https://azamag.com/economie-laube-dune-nouvelle-dimension-inclure-les-femmes-dans-la-conception/