Faites un tour dans nos capitales, sur les places de marchés, dans les marchés hebdomadaires des villages et petites villes, ils ont tous un point en commun : les vendeuses dans l’informel. Eh oui, elles sont partout ces femmes. Ce sont elles qui vendent des sucreries, jus et autres au niveau des feux rouges, transportent de lourdes charges sur leurs têtes dans les marchés, vendent des beignets et des arachides au bord de la route et cela juste pour gagner des sommes dérisoires chaque jour. Ce sont également elles qui sont les domestiques, les nounous, les lingères, etc. Pour elles, peu importe le travail qu’elles font, l’essentiel c’est d’avoir de quoi nourrir la famille, envoyer les enfants à l’école et survivre dignement.
Peu sont dans les bureaux ou dans les entreprises et institutions. Et même si elles y sont, il y a toujours ce plafond de verre qui fait qu’elles n’ont pas souvent accès aux postes qu’elles méritent ou n’évoluent pas dans leur carrière. Normal, ce sont des femmes diront certains : elles feront des enfants, prendront des congés maternité, s’absenteront à cause de leurs menstruations, n’auront pas l’autorisation de leur conjoint pour aller en mission ; bref elles sont moins productives. Mais ça c’est un autre débat que nous aborderons une autre fois. Retournons voir ces amazones qui ne sont pas dans les bureaux.
Dans une étude publiée par l’ONU Femmes en 2015, 95% des emplois occupés par les femmes relèvent du secteur de l’informel et dans le monde, seulement la moitié des femmes participent au marché du travail, contre 75% des hommes ! Effarantes statistiques, n’est-ce-pas ? Non seulement elles ne sont pas nombreuses sur le marché du travail, mais celles qui y sont travaillent à 95% dans l’informel !
Ne me méprenez pas, celles qui sont femmes au foyer sont toutes aussi vaillantes ! Mais comment expliquer que sur le marché du travail, qu’elles soient plus dans l’informel ? Elles travaillent dur pour gagner des misères. Est-ce parce qu’elles ne sont pas été scolarisées ? Est-ce parce qu’elles ne sont pas reconnues à leur juste valeur ?
Etant donné qu’elles sont aussi nombreuses dans l’informel, cela représente un manque à gagner pour l’Etat en matière de taxes et d’impôts. Effectivement, parce que le secteur informel se définit comme l’ensemble des activités économiques qui se réalisent en marge de la législation pénale, sociale et fiscale ou qui échappent à la comptabilité nationale. Cela sous-entend également que les femmes sont moins susceptibles de recevoir une pension de retraite et à avoir accès à une assurance santé.
L’état doit par conséquent penser à quelles solutions appliquer pour insérer ces amazones dans l’économie formelle, car tout le monde y gagne : les femmes, leurs enfants et nos institutions. L’Afrique n’en sera que plus solide économiquement.
Source : http•//afriquepluriel.ruwenzori.net/economie-informelle.htm