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Ansoumane Keita est accro aux nouvelles technologies

C’est la longue expérience d’expatrié d’Ansoumane Keita, un jeune Guinéen de 32 ans, qui lui a inspiré l’application Kaidi.

En langue vernaculaire peuhl, une ethnie de la région de la Moyenne-Guinée, « kaidi » signifie papier ou encore document.

En effet, présent en France depuis 2004 pour ses études en sécurité informatique, il se rend compte de la difficulté pour la diaspora de son pays, de disposer de documents administratifs.

Ceux-ci sont soit délivrés par les ambassades guinéennes – en général localisées dans les capitales ou ne peuvent être fabriqués qu’en Guinée, à Conakry.

« Pour renouveler le titre de séjour ou pour toute autre procédure, les Guinéens ont besoin de documents tels que des extraits de naissance, un casier judiciaire, des attestations, etc. Et lorsqu’on n’est plus en Guinée, « il faut recruter quelqu’un pour les démarches ou les laisser au soin de sa famille », avance Ansoumane.

Dématérialiser les démarches administratives

Kaidi est donc une initiative qui veut répondre à un besoin de simplification.

« Il s’agit d’une application web avec un système de paiement en ligne sécurisé, sur laquelle le client vient commander le document nécessaire. Nous suivons la demande à sa place. Dès l’édition de celui-ci par l’autorité compétente en Guinée, il se le fera livrer par la poste dans le pays où il habite », détaille l’entrepreneur.

Pour les Guinéens, le projet semble tentant puisque les procédures administratives peuvent être fastidieuses si l’on n’a pas le bras long, on peut se noyer dans le tourbillon de la bureaucratie ou tout simplement être confrontés à de faux documents.

Intégrer le système Kaidi aux autorités guinéennes

En contrepartie, l’équipe Kaidi, composée de développeurs de commerciaux et de juristes spécialisés dont le siège social est à Conakry, propose de fournir auxAUTORITÉS guinéennes toutes les informations des Guinéens qui passeraient par leur système à condition de généraliser l’adoption de Kaidi à tous les départements informatiques du pays.

Image captionAnsoumane Keita est un jeune entrepreneur guinéen de 32 ans

« Nous ne voulons pas passer pour une entreprise opaque. Les données laissées par le client, vont uniquement vers l’Etat, qui de toute façon est le seul à même à réaliser les documents. Nous voulons aussi que l’Etat nous fasse assez confiance pour utiliser le système informatique Kaidi en Guinée dans les administrations, pour en faire un outil statistique démographique central fiable indispensable aux plans de développement « , explique Ansoumane, répondant à la question de la confidentialité.

L’Etat guinéen, n’a cependant pas encore donné son accord pour ce second volet du projet mais « les discussions sont entamées », selon Ansoumane Keita.

Dans cinq mois exactement, à partir de janvier, les Guinéens pourront passer par Kaidi pour leurs démarches administratives.

Prix décerné par l’AJGF

Le « Challenge Projet Innovant » visant à promouvoir les porteurs de projet de la diaspora guinéenne a été organisé par l’Association des Jeunes Guinéens de France en collaboration avec le Ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle.

Le projet Kaidi a été retenu pour son côté « innovant », et y a remporté une enveloppe de 5 000 euros.

La jeune start-up compte réinvestir dans son développement.

A côté de sa vie d’entrepreneur, Ansoumane Keita est un père de famille qui travaille comme consultant informatique indépendant.

« La famille compte beaucoup à mes yeux, je viens d’être père et ma femme m’épaule vraiment. Elle consent à de nombreux sacrifices afin que je puisse me consacrer pleinement à la réussite de Kaidi », achève-t-il.

SOURCE: BBC Afrique

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