Tag:

Beauté

Avec l’explosion des Médias, d’internet, la diffusion des séries télévisées hollywoodiennes, des télénovelas en Afrique et la prolifération sur les marchés africains des magazines de mode occidentaux, la femme africaine a perdu ses repères et ses modèles. Elle a tendance à s’identifier à la femme occidentale, oubliant ainsi ses canons de beauté originels tant célébrés et magnifiés par Le poète sénégalais Léopold Sédar Senghor dans son poème Femme noire.

Désormais, elles veulent presque toutes ressembler à Beyonce, Shakira , Kate Moss… Elles veulent toutes être blondes ou brunes, avoir des jambes interminables, Avoir un teint clair-mate, être mince ,très mince avec des lèvres charnues, une poitrine pulpeuse, et un fessier rebondi. Elles ne lésinent pas sur les moyens pour pouvoir atteindre leurs objectifs.

Certaines engagent toutes leurs économies dans la chirurgie esthétique, dans l’achat de produits décapant et éclaircissant, dans l’achat de perruques et produits capillaires, dans les injections de toutes sortes.
Elle semble révolue l’époque où la femme africaine était fière de son joli teint noir ébène qui luisait au soleil. Elles veulent toutes désormais être blanches comme leurs idoles pour cela, elles se sont plongées dans la dépigmentation. Bravant les risques de Cancer de la peau, elles utilisent les produits toxiques et dangereux (eau de javel, hydroquinone, eau oxygénée..). Selon une étude réalisée en 2004 par une équipe de dermatologues à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, sur 100 femmes, 50 utilisent des produits dépigmentant. Le phénomène est le troisième problème de santé publique au pays de Thomas Sankara.

Les conséquences sont parfois lourdes pour la santé : Les acnés, les brûlures, les mycoses et les eczémas. Dans certaines villes africaines, on observe l’apparition d’une nouvelle espèce de femme appelée selon les régions ‘’tout couleur’’,’’peau de panthère’’, ‘’coca –Fanta’’ ou alors ‘’couleur taxi’’. Ce sont des femmes qui après avoir raté leur dépigmentation se retrouvent avec des tâches noires disgracieuses un peu partout sur la peau. Les complexes hérités de la colonisation ont décidément la peau dure.

 

Elle est terminée l’époque où les femmes corpulentes avaient la cote. Complexées par leur poids et leurs formes généreuses, les femmes africaines se plongent de plus en plus dans des régimes forcés pour apparaître chétives, anorexiques avec un postérieur plat comme une planche . Que voulez vous, il paraît que c’est la mode ! ‘’Colonialisme modal’’, quand tu nous tiens !

Les femmes minces ne sont pas en reste ; elles se oignent les fesses, les seins et les hanches avec des ‘’pommades et décoctions magiques’’ afin d’avoir le postérieur de Jennifer Lopez, les seins de Pamela Anderson et le déhanché de Shakira. Les plus riches optent généralement pour la chirurgie esthétique.

Jadis en Afrique, les Hommes avaient une préférence pour les femmes pleines de rondeurs, avec une forte et généreuse poitrine communément appelée dans le jargon local ‘’lolos’’. On distinguait même une échelle de classification de’’ lolos’’ par ordre décroissant de grosseur ; parmi les catégories les plus courues et prisées, on distinguait des lolos pastèques, les lolos papayes, les lolos noix de coco et les lolos oranges. Le fessier était aussi un canon de beauté très déterminant dans les canons originels de beauté africaine, Les femmes aux fessiers denses, relevés et soutenus communément appelés selon les pays (les Dombolo,les botcho, les bobarabas, les makandi, les tassaba, les wolossos) étaient considérés comme très belles.

Elles balançaient leur fessier avec une grâce divine au point d’en faire perdre la tête au curé du coin. Les femmes qui possédaient des ‘’pistolets’’ développaient une silhouette à la forme d’une guitare espagnole, les modèles coca-cola ne laissaient personne indifférent. Avec une telle artillerie lourde, les femmes africaines étaient sûres de mettre le feu, de foutre le désordre dans les pantalons des hommes les plus sérieux à moins de temps qu’Eve pour convaincre Adam de manger la pomme au jardin d’Eden. C’était une véritable invitation au péché.

Au Niger, les Femmes corpulentes, dodues sont encore appréciées, Elles se gavent comme des oies. Leur forte corpulence étant signe de santé, de bien être, d’aisance. La femme maigre étant considérée comme pauvre, maltraitée, ou malade. Dans plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest des concours de Miss beauté sont organisés pour récompenser les femmes fortes et corpulentes.

Cependant, Ce n’est pas une invitation à l’obésité et à ses complications.
Avec de l’explosion des médias, les canons de beauté de la femme africaine ont tendance à s’harmoniser avec ceux de la femme occidentale. Les femmes africaines s’identifient de nos jours à leurs sœurs d’occident. Elles se peignent à présent le visage avec des produits de toutes sortes et de toutes les couleurs. On distingue même une espèce de femmes appelées ‘’femmes arc en ciel ‘’ ou ‘’femmes caméléon’’, leurs yeux croupissent généralement sous le poids des phares et teintures multicolores.

Les tatouages et piercings un peu partout sur le corps sont devenus les faits de mode, certaines effectuent des piercings à la bouche, au nez, au nombril, à la langue et même au niveau des parties les plus insoupçonnables, Les coiffures sont faites à présent de greffes et de mèches. Elle semble lointaine l’époque des tresses, des tissages, des nattes. Certaines femmes africaines se mettent à présent des chaînes aux pieds, certainement en souvenir de l’époque de l’esclavage où leurs ancêtres étaient enchainés. Les ‘’Kabagondo’’, les pagnes et autres jolis accoutrements ont laissé place aux tenus les plus obscènes : DVD (dos et ventre dehors), VCD (ventre et cuisses dehors), VMS (voici mon string), SMS (suis mon string), DMC (Déshabilles moi chéri)…

Pourquoi ont-elles besoin de s’encombrer de tant d’artifices pour paraître belles ? Et pourtant, c’est connu que la femme africaine naturelle est la plus belle.

Tant pis pour les nostalgiques de l’époque des jolis bracelets, des jolis colliers, des Kabagondo, de l’huile de karité, des jolies tresses, des poudres de Kaolin, des peaux luisantes au soleil. On n’arrête pas la mode vous dira-t-on.

Triste est de constater que le colonialisme se poursuit à travers la mode, la culture et les medias. L’Africain semble n’avoir rien à proposer sur la scène internationale et demeure un éternel consommateur des cultures, modèles imposés et importés.

Les murs de chambre des adolescents africains sont pleins de posters des stars d’Hollywood qui les font fantasmer et rêver. Et lorsqu’on leur demande de citer la femme la plus belle à leur goût, c’est généralement une vedette d’Hollywood qui est citée.

Selon vous, que restent ils de la beauté de la femme africaine ? Qu’est ce qui vous attire chez une femme africaine ? Comment conserver nos canons de beauté ?

Les Critères de beauté variant d’une personne à une autre, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Et Comme dirait l’artiste, ‘’toutes les femmes sont belles, la beauté est relative’’.
Le but de cet article n’est pas de renier les apports de la mondialisation et du modernisme, mais d’inviter la femme africaine à savoir en faire bon usage. Nous invitons les femmes africaines à garder leur identité culturelle et leur beauté naturelle.

Bonne journée.

0 comment
0 FacebookTwitterPinterestEmail
Open chat
1
comment puis-je vous aider
Hello
Comment pouvons nous vous aider.
Verified by MonsterInsights