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Que faut-il à l’Afrique pour gagner le ballon d’or ? 

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FIFA Ballon d'Or

En Afrique, le sport ne contribue qu’à hauteur de 0,5% alors qu’il est 4 fois plus important ailleurs dans le monde, avec un marché qui s’élève à 700 milliards de dollars annuellement.  

Le marché publicitaire en Afrique a connu une augmentation de plus de 10% . Ce chiffre peut se traduire sur les enjeux réels liés à l’économie du sport qui devient de plus en plus un moteur de croissance . “En sport tout est commercial” nous disait Mbaye Jacques Diop conseiller technique au ministère des sports du Sénégal. Il poursuit en affirmant que « la capacité du sport constitue un catalyseur efficace pour le développement économique et social d’un pays.   C’est en bonne voie car le réveil commence avec de nouvelles politiques sportives permettant à l’Afrique de rentrer de manière concrète dans l’économie du sport mondial.

Selon toujours les propos de Mbaye Jacque DIOP,  l’influence de la mondialisation et de la professionnalisation, l’économie du sport en Afrique a connu un envol qui ne cesse d’augmenter car, ajoute-t-il, cet essor est due au mécénat, au sponsoring sportif, à la vente des droits de retransmission tv, à la diffusion des évènements sportifs, à la billetterie.                                                                                                                        

Ainsi, le sport dans sa particularité de pratique populaire répond à une logique économique, du fait de ses infrastructures, de ses équipements, de son encadrement et qui exige aussi de pouvoir impacter positivement sur la santé, sur l’éducation, sur le cadre de vie des populations…etc.

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De nombreux pays africains sont maintenant capables d’accueillir des compétitions de grande envergure comme la Coupe d’Afrique des Nations, les Jeux de la Francophonie, la coupe du monde de la FIFA, les Jeux Olympiques etc.

Le budget croissant des Etats africains, consacré aux sports, démontre que ce dernier est devenu un axe important de développement. C’est le cas du Sénégal et de la Côte-d’Ivoire qui en 2026 et 2023 doivent accueillir respectivement les jeux olympiques de la jeunesse et la coupe d’Afrique des nations. Des projets de constructions et de rénovations de stades sont ainsi lancés dans ces deux pays ouest africains: la Côte d’Ivoire, avec le stade olympique d’Ebimpé qui se situe au Nord-Est d’Abidjan, le stade de Korhogo, le stade de San Pedro et celui de Yamoussoukro, en plus des réhabilitations de stades dans les villes d’Abidjan et de Bouaké.

Tout cela est inclus dans le projet dit AGORA qui est un programme mis en place par l’Etat ivoirien pour faire du sport un vecteur de développement socio-économique, et qui promeut des valeurs de courage et de dépassement de soi, d’esprit d’équipe et de fair-play, de cohésion sociale et de réconciliation.

Stade d’Ebimpé en Côte d’Ivoire / Image FIF

Quant au Sénégal, l’Etat poursuit son programme qui, au-delà de l’objectif des jeux olympiques de la jeunesse, vise à rattraper son retard en termes d’infrastructures sportives. L’Etat compte d’abord rénover les stades Iba Mar Diop, Léopold Sédar Senghor et celle de Demba Diop. Il y a ensuite le stade olympique à Diamniadio avec une capacité de 50 000 personnes. Ce «stade du Sénégal » est une aubaine pour les équipes de foot sénégalaises. Ainsi, faire du sport un outil de développement nécessite divers pré requis, même pour les grandes nations sportives qui se distinguent à l’échelle internationale (Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Nigeria, Sénégal…) 

« Il faut avoir un bon modèle économique pour rendre plus compétitif et plus contributif le sport dans sa globalité » a affirmé le conseiller technique du ministère. Toujours selon ses dires, l’Afrique n’utilise pas le bon modèle économique sportif. Pour y arriver, il faut des politiques publiques volontaristes qui permettront de faire du sport un outil de développement.                                                                    

Le sport est créateur de richesse et d’emploi. Pour pouvoir en bénéficier, il faut mettre en place un bon modèle. Pour cela, étant donné que le sport a d’énormes enjeux financiers,  il faut assurer une meilleure connaissance par les acteurs des enjeux socio-économiques du sport. 

Pour décoller, le business du sport africain aurait besoin d’une véritable restructuration, à commencer par l’adoption d’un code du sport permettant d’organiser les missions des acteurs du secteur et de favoriser les investissements privés dans des États où, souvent, tout le financement repose sur le pouvoir central.

Ensuite, d’après Mbaye Jacques Diop, les dirigeants du football africain doivent faire une collecte d’information fiable et vérifiable sur les dimensions économiques du sport, car l’arbitrage est difficile dans les méthodes de comptabilisation économique du sport. Il faut comprendre par-là l’utilité importante d’un compte économique du sport qui découlera des autorités fédérales du sport ou de l’Etat.                                                                                                                                                          

L’émergence d’un marché du sport passera aussi par l’intégration de cursus scolaires et universitaires purement sportifs  et la création d’emplois sectoriels et, plus globalement, par la mise en place de programmes spécifiques, à l’image du service national de la jeunesse (Ghana), de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (Îles Maurice), du fonds pour les jeunes entrepreneurs (Sénégal, Zambie).                                                                                                                                                  

Elle sera aussi favorisée par la multiplication d’initiatives telles que l’incubateur Playlab en Afrique de l’Ouest ou le programme Young Leaders, visant à identifier, rassembler et valoriser les potentiels les plus prometteurs sur la scène franco-africaine. Alors que 70 % de la population africaine a moins de 30 ans, donner une véritable impulsion à ce secteur nécessitera de placer la jeunesse au cœur de cette dynamique, aux côtés des experts de la sphère publique, des associations professionnelles, des startups etc.

Stade International du Caire / Image Vudaf

Tous les acteurs de l’écosystème du sport doivent accompagner les performances sportives de haut niveau et la pratique du sport en tant que loisir, car au-delà des champions, l’enjeu reste le sport de masse et ses débouchés économiques.

Aujourd’hui le sport a changé de dimension, nous dit Mbaye Jacques Diop, qui souligne qu’au-delà de sa dimension politique, éducative, sociale et morale le sport a de nouvelles dimensions dites économique, géostratégique, géopolitique et enfin diplomatique. Le business a pris le pas sur l’enjeu, sur l’éducation et sur la moralité.

Donc la modernisation des infrastructures et la création de programmes sportifs crédibles et pérennes sont de bons ingrédients qui boosteront les talents africains pour les aider à obtenir le fameux sésame du ballon d’or.

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